Jamais en temps de paix les prisons françaises n’ont été aussi peuplées. Depuis 60 ans, la population carcérale a triplé ce qui, compte tenu de l’évolution démographique, correspond à un doublement du taux d’incarcération, et ceci sans tenir compte des personnes suivies en milieu ouvert par les services d’insertion et de probation (ce qui amène le total à près de 250.000). Cette augmentation spectaculaire correspond principalement à l’augmentation du nombre d’incarcération des prévenus, les personnes en attente d’un jugement et donc présumées innocentes.
Cette augmentation a lieu alors que le taux des homicides est en baisse, d’où la question du pourquoi d’une plus grande sévérité des mesures (législatives, judiciaires et policières). Il semblerait que l’on punisse de plus en plus sévèrement, y compris pour des infractions moins graves. La société se protège, le temps de l’incarcération, espérant ainsi dissuader les délinquants et criminels de persévérer dans cette voie et s’imaginant les réinsérer à leur sortie pour éviter toute récidive. Or il semble qu’on en soit loin. Répression, prévention, dans quelles proportions ? Les programmes de nos chers candidats à la présidentielle sont loin de dénoncer l’inflation carcérale et son inefficacité…