07.89.78.21.88. Urgences pénales et droit du travail - 04.32.76.30.18.

M. Rubempré : Bonjour M. AIRACHE, je viens vous voir à propos de mon compteur de congés

Le DRH soupire et regarde sa montre.

DRH : Oui eh bien, il y a un problème M. Rubempré ?

M. Rubempré : oh non, rassurez vous, c’est juste une petite erreur sur mon solde de congés, il faut que je vous explique.

Le DRH lève un sourcil contrarié.

DRH : Moui, c’est-à-dire M. Rubempré ?

M. Rubempré : eh bien voilà, vous savez que je suis parti en Martinique la semaine dernière.

DRH : oui, vous avez beaucoup de chance M. Rubempré

M. Rubempré : oui mais non, en fait, parceque j’ai attrapé une grosse grippe là-bas. Il fait chaud à la Martinique, mais comme c’est la saison des pluies, et avec la climatisation à l’hôtel, ça n’a rien arrangé. J’ai mis du temps à trouver un médecin disponible, mais il m’a mis en arrêt maladie, voilà.

DRH : oui, et voilà quoi ?

M. Rubempré : Eh bien j’étais en maladie, pas en congé, voilà !

DRH : M. Rubempré, vous étiez en arrêt maladie AVANT ou APRES votre départ en congé ?

M. Rubempré : Ben après, mais je ne vois pas ce que ça change, voyez vous

DRH : oui je vois bien… que vous ne voyez pas, sauf que ça change tout. Vous tombez malade AVANT votre départ en congé, et vos jours de congés sont reportés, vous tombez malade APRES votre départ en congé, et vous consommez normalement vos jours de congé malgré votre arrêt maladie, vous saisissez ?

M. Rubempré : non, pas bien…

DRH : eh bien, sauf si la convention collective applicable à l’entreprise prévoit des dispositions plus favorables, le salarié qui tombe malade pendant ses vacances ne peut pas prolonger son congé ou exiger de prendre ultérieurement les jours de congés dont il n’a pu bénéficier du fait de sa maladie, même non rémunérés. La jurisprudence française considère que l’employeur s’est acquitté de ses obligations.

M. Rubempré : oh mais je crois que je vais en parler aux syndicats

Les sourcils du DRH ne bougent pas. Surtout, ne montrer aucune contrariété. Zen, cool attitude, ce soir c’est pistoche.

DRH : mais bien sûr M. Rubempré, si je n’ai pas été assez clair je vous invite à leur demander une session d’explication de rattrapage. Et qu’ils disent à leurs collègues de la branche de négocier une convention collective digne de ce nom. Je suis comme la jeune mariée, je ne peux offrir que ce que j’ai. En l’occurence, notre convention collective ne prévoit rien et le droit européen, qui dit le contraire, n’est pas encore applicable. Que les syndicats fassent remonter, moi je ne suis qu’un modeste exécutant.

Et toc ! Le DRH consulte ostensiblement sa montre

M. Rubempré : oh mais ça va pas se passer comme ça je vous le dis moi, déjà qu’on travaille comme des bêtes pour un salaire de misère, que Macron nous tond la laine sur le dos, et les grèves SNCF qui rallongent le temps de transport, même AIR FRANCE m’a fait perdre un jour de congé, pardon, de maladie. Ah ça non, je vais pas en plus accepter de me faire spolier mes congés !

DRH : très bien M. Rubempré, ça sera tout pour aujourd’hui ?

M. Rubempré : je voulais aussi vous parler de l’imposition à la source

DRH : eh bien nous verrons cela demain si vous le voulez bien, je dois justement faire un point sur le sujet avec le Conseil social et économique .

M. Rubempré : bien… alors à demain M. AIRACHE.

DRH : à demain M. Rubempré.